Conserver des vifs

Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est difficile, mais l'obtention d'un succès régulier est parfois ponctuée de désillusions qui n'ont pas de causes explicables. Alors, mieux vaut mettre toutes les chances de son coté, car même si on dispose de peu de place (en ville par exemple) et de peu de temps, on peut dire que conserver des vifs est un challenge largement jouable.






Intérêt


D'abord, pourquoi vouloir conserver des vifs ? C'est vrai, on peut se dire qu'il suffit de passer chez son détaillant favori pour s'approvisionner facilement moyennant quelques euros. Tout le monde n'a pas cette approche, et ce, pour plusieurs raisons :

Sur le plan économique d'abord. Vous pouvez garantir la survie des vifs, ce qui à partir d'un bon nombre de poissons peut vous servir pour plusieurs sorties de pêche. Vous ferez ainsi des économies car vous gérez votre stock, vous ne le complétez qu'au besoin. De plus, le fait d'avoir la possibilité de conserver des poissons incite les pêcheurs à faire leurs propres vifs, ce qui est une solution économique pour quelqu'un qui pêche beaucoup.

Vous gagnerez certainement du temps. Si une sortie de pêche vous contraint systématiquement à vous rendre chez votre détaillant pour vous procurer des vifs, il est évident que la corvée vous prend du temps (surtout si le magasin est éloigné). Pour ceux qui ne veulent pas pêcher eux même leurs vifs, un bon stock de départ est un gage d'aller-retours évités. Et puis, avoir de quoi conserver des vifs vous évite des installations de bricolage pour leur permettre de passer la nuit (seau à vif avec aérateur) qui précède la sortie de pêche, si vous partez tôt.

Enfin conserver des vifs vous permet de jouer la carte de la variété. En effet, vous pouvez conserver plusieurs espèces de vifs, que vous aurez pêchés vous même, ce qui peut constituer un plus. Bien rares sont les détaillants qui proposent plusieurs espèces de vifs.

Conditions de réussite


Ces conditions sont essentiellement liées au mode de vie et à la santé des poissons. 

Pour garantir un succès, vous devez disposer de vifs en parfait état de santé. Il faut donc que sa capture se soit faite sans blessure ce qui est favorisé par l'utilisation d'hameçons sans ardillons. De plus, lorsque vous les décrochez, pensez à garder la main qui tient le vif humide, sinon le mucus protecteur et des écailles vont rester collés sur votre peau. Pensez aussi à inspecter l'aspect général du vif : pas de parasites, pas de plaies, et gardez les sujets vigoureux.

Des vifs stressés ont peu de chances de survivre. C'est aussi un paramètre à considérer si vous souhaitez une conservation efficace. L'idéal est de les placer dans un environnement calme. Une cave sombre peut convenir, ou un endroit où les poissons ne vous voient pas passer toutes les 5 minutes. Trop d'affolement est souvent la cause d'individus qui meurent subitement.

La qualité de l'eau est aussi un critère important. L'eau idéale est "naturelle", avec une température moyennement fraiche et suffisament oxygénée. Procurez-vous de l'eau de source, de l'eau de ruisseau, et évitez autant que faire se peut de l'eau du robinet trop riche en chlore. Maintenir une eau fraiche favorise  sa concentration en oxygène (ou plutôt dioxygène). En fait, plus l'eau est froide, plus elle a la capacité à contenir du dioxygène dissous précieux aux poissons. C'est une propriété physique de l'eau. Cependant, lorsque les poissons respirent, ils consomment ce fameux dioxygène. S'il n'est pas renouvelé, c'est l'asphyxie, et ce quelle que soit la température de l'eau. Il faut donc réoxygéner l'eau (avec un aérateur par exemple) en gardant une température raisonnable.

Enfin, la densité des vifs est également à prendre en compte. Il ne faut pas être trop gourmand ou ambitieux. C'est une question de bon sens, des vifs trop nombreux sont très consommateurs en dioxygène, ce qui compromet la survie de l'ensemble des individus. Au dela d'un vif par litre (de taille moyenne : gardon de 12 cm), les risques s'élèvent. Et ils augmentent d'autant plus que les vifs sont de grosse taille. Une densité raisonnable évite également les épidemies, et les cas de mortalité inexpliqués.

Les solutions


Etre tenté par l'expérience ne signifie par obligatoirement que vous devez disposer de beaucoup de place. Je connais des pêcheurs qui vivent dans un tout petit appartement et qui conservent des vifs. Je vous propose quelques solutions, à vous de trouver celle qui vous convient ou de l'améliorer suivant vos exigences et contraintes :

Le bassin : Ce n'est pas la solution la plus répendue car elle beaucoup de place. Cela consiste à créer un bassin en dur (un vivier), ou en restaurer un. Le bassin doit pouvoir être oxygéné, idéalement par une arrivée d'eau naturelle (ruisseau ou source). Il vous permet suivant sa contenance de pouvoir conserver beaucoup de vifs, mais à voir trop grand on risque d'être ennuyé lors de leur capture pour partir à la pêche. Un bassin de 2000 litres est un maximum, qui peut facilement être disposé dans un jardin.

L'aquarium : Si vous pouvez récupérer un bon aquarium parfaitement étanche, vous pourrez vous en servir également. Il faut le disposer dans un endroit tranquille, plutôt sombre, ou bien recouvrir les parois pour éviter d'affoler les vifs. Un aérateur et un pompe sont à prévoir. Certains pêcheurs récupèrent des congélateurs qui ne fonctionnent plus, qui serviront d'aquarium à condition d'assurer l'étanchéité avec une bache ou du silicone.



Les bidons, tonneaux : Ils présentent l'avantage de maintenir le milieu assez sombre, mais doivent être placés à l'abri du soleil sous peine d'échauffement rapide de l'eau. Ils peuvent être perfectionnées grace à l'utilisation d'un aérateur.

Le tambour de machine à laver : Voila une solution d'extérieur, destinée à ceux qui manquent cruellement de place. Récupérez le tambour d'une machine à laver usagée, et conservez vos vifs dans un étang ou dans un goufre. Attachez le tambour à une corde solide. Attention aux étiages, aux crues,  et aux vols (soyez discrets ou trouvez un étang peu péché) et n'oubliez pas de surveiller régulièrement votre installation.



La bouteille plastique : Idéale pour conserver des vairons ,jusqu'à une vingtaine dans un gouffre rempli d'eau fraiche. Il faut se procurer une bouteille plastique avec son bouchon, la percer de multiples petits trous et de la lester pour garantir son immersion. Placez-le ensuite parfaitement calée dans un cours d'eau.



Entretien


Passez voir régulièrement vos vifs. Pour une solution artificielle (aquarium, vivier), inspectez tous les 2 jours l'état de santé général de vos vifs, et enlevez systématiquement les individus morts. Pour les autres solutions, vous pouvez y passer une fois par semaine. 

Si la conservation est de courte durée (2 semaines maxi), ne nourrissez pas les vifs. Par contre, si vous tablez sur plusieurs mois, donnez-leur des farines ou des granulés spéciaux achetés en animalerie, en quantité raisonnable sinon vous risquez d'affecter la qualité de l'eau.

Mise à jour le 24/04/2012

1 commentaire:

  1. En fin de semaine passé, j'ai pêcher avec des hameçons sans ardillon. C'était mon premier essaie avec ces hameçons. Résultat aucun décrochage et 2 faux départ. 14 captures en 20h environ de pêche en 2jours et demi. J'ai utilisé des Korda wide gap barbless #4 gracieusété du proprio de la revue Carpology.
    J'aimerais savoir s'il y a d'autres membres qui pêche avec des hameçons sans ardillon. C'est vraiment simple les retirer de la bouche du poisson et sa "magane" pas mal moins.

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